• Home
  • Stanley Kubrick
  • A propos du film
  • Cast
  • Presse

Un film de Stanley Kubrick

Copyright © Films sans Frontières

Fear and Desire
Le premier film inedit de Stanley Kubrick

Au cinema le 27 décembre 2023

  • image
  • image
  • image
  • image

Synopsis

Dans une guerre abstraite en terre inconnue, une patrouille militaire de quatre hommes, le lieutenant Corby, le sergent Mac et deux soldats, Fletcher et Sidney, se retrouve derrière les lignes ennemies après que leur avion se soit écrasé.

Ils avancent dans la forêt, surprennent deux militaires ennemis et les massacrent. Puis ils rencontrent une jeune fille et, craignant qu'elle ne les dénonce, l'attachent à un arbre.

Pendant que ses trois camarades vont vers la rivière construire un radeau qui, espèrent-ils, les ramènera chez eux, Sidney garde la jeune femme. Il se révèle alors avoir l'esprit dérangé, autant à cause des violences de la guerre que de son désir naissant envers la prisonnière…

Stanley Kubrick

Réalisateur

  • image
  • image
  • image

Stanley Kubrick

Né le 26 juillet 1928 à New-York, Stanley Kubrick est certainement l'un des plus grands génies de l'histoire du cinéma. L'intemporelle qualité visuelle de ses 13 longs-métrages est une des raisons pour lesquelles le public du monde entier continue d'être tant fasciné par cette œuvre singulière.

C'est un photographe doublé d'un moraliste. Un photographe surdoué parce que son père l'initia très jeune à cet art, en sorte qu'à 17 ans Kubrick travaillait déjà pour Look. Un moraliste de par sa première éducation. Son œuvre est empreinte d'un profond pessimisme qu'explique également un caractère inquiet, soucieux de perfection, jamais satisfait de son travail. Ses premiers courts-métrages furent immédiatement acheté par RKO : il avait 22 ans.

Les premiers longs-métrages de Kubrick sont des œuvres appartenant au registre du film noir comme ceux de Samuel Fuller ou Otto Preminger : Fear and desire (1953), le Baiser du tueur (1955) et l'Ultime razzia (1956). Les deux premiers sont des catastrophes financières pour Kubrick qui cumule les fonctions de réalisateur, producteur, scénariste, chef-opérateur et monteur.

La rencontre du producteur James Harris lui permet de tourner l'Ultime razzia dans de meilleures conditions. Le film est un succès auprès du public comme de la critique. Kubrick est remarqué par Kirk Douglas qui lui propose de l'aider à produire et interpréter les Sentiers de la gloire (1957). Le film relate une mutinerie dans l'infanterie française en 1917 où des soldats sont tirés au sort pour être fusillés à titre d'exemple. Le thème traité déclenche un scandale dans les états-majors français où le film est interdit jusqu'en 1972. Kubrick n'a pourtant pas cherché à attaquer la France ou à faire de l'anti-militarisme, il s'est simplement inspiré de faits réels (l'affaire Maupas relatée dans le livre d'Humphrey Cobb) pour concevoir une oeuvre résolument pacifiste. Toujours grâce à Kirk Douglas, il est appelé à remplacer Anthony Mann pour le tournage de Spartacus (1960). En dépit de scènes grandioses, Spartacus reste une oeuvre de commande, peu chargée de sens au regard de l'ensemble de son oeuvre.

Nouveau scandale en 1962 avec l'adaptation de Lolita de Vladimir Nabokov. L'Amérique puritaine attaque ce film qui n'est pourtant pas choquant : Kubrick a très habilement traité tous les passages du roman qui auraient pu lui attirer les foudres des censeurs. Il démontre également dans Lolita qu'il est un maître dans la direction d'acteurs (James Mason et Peter Sellers).

Après Lolita, il part s'installer en Grande-Bretagne où il réalise Docteur Folamour (1964). Il y aborde la question du nucléaire et de l'apocalypse sur le ton de la plaisanterie, se moquant des politiques, militaires et bureaucrates empêtrés dans les rouages de la technocratie.

Kubrick travaille ensuite durant trois ans de concours avec l'écrivain et scientifique Arthur C. Clarke sur le projet 2001, l'Odyssée de l'espace. Le film, oeuvre de science fiction sans précédent, voit le jour en 1968. Kubrick mène le spectateur du commencement de l'humanité aux confins de l'univers dans une station spatiale du troisième millénaire. 2001 est le premier film de Kubrick où il accorde beaucoup d'importance à l'association des images et de la musique. Avec Orange mécanique (1971, d'après le roman d'Anthony Burgess), Stanley Kubrick livre son film le plus visionnaire sur le devenir de nos sociétés : une analyse du rapport entre la violence de la jeunesse, la prise de drogues et l'aliénation suscitée par le monde moderne.

Kubrick aime s'inspirer d'œuvre littéraires pour ses films, Barry Lyndon (1975) est adapté de W.M. Thackeray, Shining (1979) du roman éponyme de Stephen King et Full metal jacket (1987) du Merdier de Gustav Hasford. Eyes wide shut (1999), adapté d'une nouvelle d'Arthur Schnitzler, est son ultime film, sorti quelques mois après sa mort. Il y met en scène Tom Cruise et Nicole Kidman, mariés à l'écran et dans la vie. C'est précisément ce qui intéresse Kubrick, mener le spectateur dans l'intimité la plus absolue d'un couple.

Stanley Kubrick reste le plus accompli des cinéastes inventifs et ambitieux. Proche des schémas de l'analyse freudienne, Stanley Kubrick s'est intéressé dans ses films aux pulsions inconscientes qui conditionnent selon lui toute destinée humaine. Son œuvre a marqué les spectateurs par le réalisme et l'objectivité avec lesquels elle s'est emparée des cauchemars et des fantasmes universels. Entre ses mains, ces matériaux sont devenus d'angoissantes grilles de lecture de la nature humaine. Chorégraphe de l'espace et mélomane averti, certaines images de ses films s'inscrivent dans l'inconscient collectif au même titre que certaines oeuvres d'art.

Filmographie // Courts métrages

1951 Day of the Fight

1951 Flying Padre

1953 The Seafarers

Filmographie // Longs métrages

1953 Fear and Desire

1955 Le Baiser du tueur (Killer's Kiss)

1956 L'Ultime razzia (The Killing)

1957 Les sentiers de la gloire (Paths of Glory)

1960 Spartacus

1962 Lolita

1964 Docteur Folamour (Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb)

1968 2001, l'Odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey)

1971 Orange mécanique (A Clockwork Orange)

1975 Barry Lyndon

1980 Shining (The Shining)

1987 Full Metal Jacket

1999 Eyes Wide Shut

A propos du film

Fear and Desire

Le projet

Fear and Desire est une œuvre essentielle à notre compréhension du cinéaste, car elle révèle simultanément deux facettes du jeune Kubrick qui nous permettent de mesurer l'évolution de son regard et de ses stratégies : la vision d'un créateur d'images sûr de lui et prometteur, dont les thèmes (la guerre, l'incommunicabilité, la perte de contrôle...) et les obsessions (la hantise du grain de sable, le dédoublement, la mort et la renaissance...) sont déjà apparents et étonnamment proches de celles du maître à venir.

On retrouve dans ce coup d'essai, au moins deux caractéristiques fondamentales de l'œuvre à venir : premièrement, cette manière si particulière de filmer le monde comme un échiquier, où les personnages ressemblent à des pièces mues par des forces inconnues, dans un décor à la fois concret et irréel (une impression renforcée par une narration qui explique d'emblée que «...les ennemis qui s'affrontent ici n'existent pas à moins qu'on ne les rende réelles» et que «ces soldats n'ont pas d'autre pays que l'esprit»); deuxièmement, la forme mythique du récit, que Kubrick décrivait alors (dans une lettre à Joseph Burstyn, le distributeur du film) comme : «Un drame sur l'Homme perdu dans un monde hostile - privé de fondations matérielles et spirituelles - cherchant sa voie vers une compréhension de lui-même, menacé dans son Odyssée par un ennemi invisible qui l'entoure; un ennemi qui, examiné de près, semble presque façonné du même moule que lui...».

La genese du film

Génèse

Après avoir réalisé les courts-métrages Day of the Fight et Flying Padre, Stanley Kubrick décide en 1952 de réaliser son premier long-métrage et quitte définitivement Look. Il est encouragé par Joseph Burstyn, distributeur et exploitant de New York qui fut un des premiers à introduire aux Etats-Unis l'idée et la pratique des cinémas « d'art et d'essai » à une époque où les films européens et indépendants étaient quasiment absents des écrans américains. Kubrick rassemble 9 000 dollars qu'il emprunte à des amis et à sa famille, en particulier son père et son oncle, Martin Perveler, commande un scénario à un de ses amis poètes de Greenwich Village, Howard Sackler (futur auteur de la pièce The Great White Hope, lauréat du prix Pulitzer) et va tourner Fear and Desire dans les montagnes de San Gabriel près de Los Angeles car le rude hiver new-yorkais lui interdit de filmer en extérieurs sur la côte Est. L'équipe se réduit à quatre ouvriers mexicains qui transportent le matériel, quelques amis et sa femme Toba. Kubrick en est le réalisateur, le chef opérateur, le monteur. Il loue pour vingt-cinq dollars par jour une caméra Mitchell dont le propriétaire lui apprend le fonctionnement. Mais les dépenses pour la post-synchronisation se montent à trois fois celles du tournage et le film ne couvre pas ses frais.

Refusé par toutes les grandes compagnies, il est finalement pris en distribution par Joseph Burstyn qui le montre dans une de ses salles, le Guild Theater de New York. Fear and Desire attire l'attention de la critique, ce qui encourage Kubrick à mettre en scène son deuxième film, Le Baiser du tueur en 1954.

Extrait du livre « KUBRICK » de MICHEL CIMENT (Editions Calmann-Levy)

Fear and Desire traduit bien dans son titre-même le lien entre l'amour et la mort qui est au cœur de ses films.

Une oeuvre de reference

Oeuvre de référence

Fear and Desire abonde en hommages stylistiques aux grands réalisateurs : Kurosawa, Welles, Ophuls, Bunuel, Eisenstein, De Santis (avec Riz amer, 1949) mais, déjà, Kubrick amalgame des idées venues d'Europe avec un genre hollywoodien (ici, le film de guerre), comme le feront Scorsese et Coppola à partir des années soixante-dix.

Des années plus tard, Kubrick retira Fear and Desire de la circulation, le trouvant plus gênant qu'autre chose. Mais tel n'avait pas toujours été son sentiment. En 1952, il écrivait à Burstyn : « La structure allégorique. La conception : poétique. Le drame de « l'homme » perdu dans un monde hostile – dépourvu de toute fondation matérielle ou spirituelle… » La lettre met ensuite en parallèle le cinéma et la poésie, puis la poésie et l'allégorie ambiguë ; ce qui n'était pas une si mauvaise description du genre de films que Kubrick aspirait à réaliser.

Dans Fear and Desire, l'autorité du lieutenant, chef rationaliste du peloton, est aussitôt sapée par le ton prétentieux de son discours et, plus tard, par des facteurs extérieurs. A la fin du film, un des soldats a perdu la raison, un autre la vie, tandis que les deux survivants se retrouvent dépourvus de tout affect après avoir rencontré des versions d'eux-mêmes en plus âgés – voir l'astronaute Dave Bowman à la fin de 2001 – et les avoir tués.

Fear and Desire est sous-tendu par cette métaphore qui, pour Gilles Deleuze, définit tout le cinéma de Kubrick : un cerveau en dysfonctionnement. Le « cerveau » qui tombe en panne est parfois un individu, parfois un groupe engagé dans une entreprise collective – guerre, emploi d'armes nucléaire de dissuasion, exploration spatiale – et qui échoue accidentellement, ou par erreur, ou à cause d'un membre du groupe qui, en devenant fou, fait dérailler l'entreprise. Ses remarque sur Kubrick s'appliquent bien à ce film dans lequel les quatre hommes du peloton, nous dit-on, « n'habitent aucune contrée que celle de l'esprit ».

Extrait du livre « STANLEY KUBRICK » de BILL KROHN (Collection Grands cinéastes - Ed. Cahiers du Cinéma / le Monde)

Le tournage de Fear and Desire dura cinq semaines. Pour réduire les frais d'équipement technique, Kubrick décida de tourner le film sans bande sonore, et de réaliser ensuite un doublage en studio. Ce choix fut perdant, car l'ajout du doublage, de la musique et des effets sonores lui coûta 50 000 $, une somme bien plus élevée que le budget initial. L'aide financière nécessaire pour ce coût supplémentaire fut avancée par Richard de Rochemont, un producteur qui avait été intéressé par les premières réalisations de Kubrick.
Au cours du projet, le film changea plusieurs fois de nom. À l'origine, le film devait s'intituler « The Trap », qui devint « The Shape of Fear » avant de prendre sa forme définitive : « Fear and Desire ».

Un premier succes critique

Fear and Desire constituait une réussite remarquable pour un cinéaste indépendant à une époque où cet étrange animal n’existait pas encore. L’équipe ne comptait que quatorze personnes : cinq acteurs, cinq techniciens et quatre porteurs mexicains chargés du matériel. Kubrick tenait toutes les ficelles. Toba Metz, sa femme, faisant office de secrétaire et de comptable ; Stanley produisait, mettait en scène, photographiait et montait les plans. Les critiques saluèrent la qualité des images.

Le critique du New York Time écrivit : « le professionnalisme de la photographie de M. Kubrick sautera aux yeux des cinéphiles. Il a su capter avec art les attitudes grotesques de la mort, la férocité et la bestialité des hommes affamés ainsi que, dans une scène en particulier, l’effet dévastateur du désir d’un soldat pitoyablement immature pour sa jeune prisonnière. »

Mark Van Doren, éminent professeur de l’Universite Columbia, déclara : « La scène de la fille attachée à un arbre restera dans les annales du cinéma. Elle est à la fois belle, terrifiante et étrange. On n’avait encore jamais vu ça sur un grand écran. A elle seule, elle est la garantie que tous ceux attachés à découvrir le grand talent dès qu’il pointe son nez suivront de près Stanley Kubrick. »

Extrait du livre « STANLEY KUBRICK » de  PAUL DUNCAN (Editions Taschen)

Cast

L'équipe artistique et technique

Casting

Liste artistique

Frank Silvera // Mac
Paul Mazursky // Sidney
Kenneth Harp // le Lieutenant Corby / le Général ennemi
Stephen Coit // Fletcher / le Capitaine ennemi
Virginia Leith // la jeune femme
David Allen // le narrateur

Fiche technique

REALISATEUR // Stanley Kubrick
SCENARIO // Howard O. Sackler et Stanley Kubrick
PRODUCTEUR // Stanley Kubrick
PRODUCTEUR ASSOCIE // Martin Perveler
PHOTO // Stanley Kubrick
MONTAGE // Stanley Kubrick
MUSIQUE // Gerald Fried
DECORS // Herbert Lebowitz
MAQUILLAGE // Chet Fabian
DIRECTEUR DE PRODUCTION // Bob Dierks
PRODUCTION // Stanley Kubrick Productions
DISTRIBUE PAR // Films Sans Frontières

Presse

Espace presse

Relations Presse et Programmation : Christophe CALMELS - Tél : 01 42 77 01 24 / fsf.distrib@free.fr

Dossier de presse en PDF

Telechargement de l'affiche

Telechargement des photos