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Un film de Stanley Kubrick

Copyright © Films sans Frontières

Au cinema le 3 juillet 2013

Roberto Rossellini

Synopsis

Un couple de bourgeois anglais sans enfants, mariés depuis huit ans, arrive à Naples pour régler une affaire d'héritage. Pour la première fois depuis leur mariage, ils se retrouvent seuls l'un en face de l'autre et constatent qu'ils n'ont rien à se dire.

Leur ennui et leur insatisfaction les conduisent inexorablement au bord de la rupture, qui ne pourra être évitée que s'ils peuvent toujours croire que l'amour est le plus fort…

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Roberto Rossellini

(réalisateur)

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Roberto Rossellini

Rien ne semblait prédisposer Roberto Rossellini, né en 1906 dans une solide famille bourgeoise, à devenir un des maîtres à penser du cinéma d'après-guerre. Il entre dans le métier en suivant une progression rapide (de technicien du son, monteur puis scénariste, à assistant-réalisateur et réalisateur) et commence par six courts-métrages de 1936 à 1939, avant de faire ses premiers longs-métrage entre 1941 et 1943 (sa « trilogie fasciste » : La Nave bianca, Un pilota ritorna et L'uomo della croce). A ses débuts, il n'a pu travailler que dans le cadre de l'organisation mussolinienne du cinéma, mais il n'a rien d'un fasciste convaincu. Proche de la démocratie chrétienne, il choisit le camp opposé après l'écroulement du régime à Rome. A travers son œuvre, par sa réflexion sur la famille et la religion, comme par celle sur la guerre, l'histoire et la culture qui se poursuivront tout au long de sa vie, il cherche à formuler une nouvelle pensée humaniste chrétienne.

Une deuxième période commence en 1945 avec Rome ville ouverte, ce film traduit un drame politique : le martyre des résistants italiens dans une ville occupée. Ce film dramatique rencontre un succès immédiat et obtient l'un des Grand Prix du Festival de Cannes en 1946. Il a cependant une conception très personnelle, éthique et humaniste du néo-réalisme : « Pour moi, c'est surtout une position morale de laquelle on regarde le monde. Elle devient ensuite une position esthétique, mais le départ est moral. La chose à laquelle je visais était de trouver très honnêtement la vérité. Mais, pour trouver la vérité, il faut avoir un jugement critique. ». Avec Paisà, en 1946, traversée de l'Italie du sud au nord, dans les pas des soldats américains, et Allemagne année zéro, tourné dans les rues de Berlin en ruines, il signe une trilogie en forme d'exploration d'un monde inconnu, celui de l'après-guerre. En trois ans (1945-1947), Rossellini réussit à tourner ces trois films de fiction, étroitement liés par leur réflexion sur la résistance en Italie, sur la guerre et ses conséquences. Liés à l'actualité, tournés en partie dans la rue, avec des personnages simples, ils donnent une impression de vérité et font de Rossellini le « père du néoréalisme ».

Avec Ingrid Bergman s'ouvre une nouvelle période, celle des chefs d'œuvre comme Voyage en Italie, saisissante analyse du couple menacé de se défaire. C'est l'époque où Rossellini est salué comme l'un des maîtres du cinéma. Ce film représente un moment très intense des rapports du cinéaste avec la France. Son histoire d'amour controversée avec Ingrid Bergman (lorsque leur liaison commence, tous deux sont déjà mariés) devient une source d'inspiration pour ses longs métrages, comme Stromboli , Voyage en Italie et La Peur. Ingrid Bergman jouera dans six de ses longs métrages. Ils se séparent en 1957, alors que le cinéaste entretient une liaison avec une autre femme lors d'un voyage en Inde pour le film India (1959).

Dans les années 60, il réalise Il Generale Della Rovere et , puis la chronique historique Vanina Vanini , d'après l'œuvre de Stendhal. Ame noire, dont le ton se veut plus léger et comique, est un échec. Il se décide alors à abandonner le cinéma au profit de la télévision. A partir des années soixante-dix, Rossellini, persuadé que la télévision est désormais le lieu de toutes les inventions, consacre la fin de sa vie à une série de téléfilms didactiques sur l'histoire de l'humanité et de ses grands penseurs : « L'âge du fer », « Socrate ». Cette dernière partie de son œuvre, la moins connue, tire encore aujourd'hui sa force de la puissante utopie qui l'a vue naître. Cette période moins connue de sa carrière sera pourtant très prolifique.

Son œuvre s'achève par un film testament Le Messie. En 1976, il devient président de la Cinémathèque française à la mort d'Henri Langlois. L'année suivante, il préside le jury du prestigieux Festival de Cannes. Il décède quelques jours plus tard, le 3 juin 1977, d'une crise cardiaque. L'influence de Roberto Rossellini a été profonde sur de nombreux cinéastes à travers le monde.

« … Il est temps que je détruise l'erreur fondamentale qui a été commise à mon égard : je ne suis pas un cinéaste. Même si je possède dans ce domaine une espèce d'habilité, le cinéma n'est pas mon métier. Mon métier est celui qu'il faut apprendre quotidiennement et qu'on n'en finit jamais de décrire : c'est le métier d'homme. Et qu'est-ce qu'un homme ? C'est un être debout qui se hausse sur la pointe des pieds pour apercevoir l'univers. » - Roberto Rossellini

Filmographie

Courts métrages :
1937  Prélude à l'après-midi d'un faune
1938 Fantasia Sottomarina (Fantaisie sous-marine)
1939  La vispa Teresa (L'Alerte Thérèse)
1940  Il tacchino prepotente (Le Dindon tyrannique)
1941  Il ruscello di Ripasottile (Le Ruisseau de Ripasottile)
Longs métrages :
1941  Le Navire blanc (La nave bianca)
1942  Un pilote revient (Un pilota ritorna)
1943  L'Homme à la croix (L'uomo dalla croce)
1943  La Proie du désir (Desiderio) (commencé par Rossellini en 1943 sous le                                                           titre "Scalo merci" et terminé en 1946 par Marcello Pagliero)
1945  Rome, ville ouverte (Roma, città aperta)
1946  Païsa (Paisà)
1948  Allemagne année zéro (Germania anno zero)
1948  L'amore
1950  Stromboli (Stromboli terra di Dio)
1950  Les Onze Fioretti de François d'Assise (Francesco, giullare di Dio)
1952  La Machine à tuer les méchants (La macchina ammazzacattivi)
1952  Les Sept Péchés capitaux (I Sette peccati capitali), épisode L'Envie(L'invidia)
1952  Europe 51 (Europa '51)
1953  Nous les femmes (Siamo donne), épisode Ingrid Bergman
1954  Où est la liberté ? (Dov'è la libertà ?)
1954  Voyage en Italie (Viaggio in Italia)
1954  La Peur (Angst)
1954  Amori di mezzo secolo, épisode Napoli 43
1954  Jeanne au bûcher (Giovanna d'Arco al rogo)
1957  India mère patrie (India Matri Buhmi)
1959  Le Général Della Rovere (Il generale Della Rovere)
1960  Les Évadés de la nuit (Era notte a Roma)
1961  Vive l'Italie (Viva l'Italia)
1961  Vanina Vanini
1962  Âme noire (Anima nera)
1963  Rogopag, épisode Illibatezza, Une jeune fille bien
1974  L'An un (Anno uno)
1976  Le Messie (Il Messia)

L'histoire

Voyage en Italie

Le projet

« C'est le plus beau des films de Rossellini, qui a marqué une évolution du langage cinématographique aussi importante que La Règle du Jeu, de Renoir. On a reproché au cinéaste d'avoir abandonné (depuis sa rencontre et son union avec Ingrid Bergman) le néoréalisme social. Le film montrait pourtant, sans la moindre concession au romanesque et à la psychologie, l'itinéraire spirituel et moral d'Alexandre Joyce, homme d'affaires britannique, et de sa femme Katherine, venus en Italie pour recueillir un héritage. En arrivant à Naples, ils s'aperçoivent que rien ne va plus entre eux. L'Italie sert alors de révélateur, et les images, épurées d'éléments spectaculaires, font naître, par les gestes et les comportements, la vérité intérieure du couple, finalement sauvé par cette force inconnue qu'est la grâce. »
Jacques Siclier – Télérama

A l'origine

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« En 1953, Roberto Rossellini décida de réaliser une version cinématographique de Duo le roman de Colette. Le projet était ambitieux, l'histoire était celle d'un couple ; il s'agissait donc de trouver pour Ingrid Bergman un partenaire qui soit à la hauteur. Rossellini avait toujours beaucoup aimé George Sanders, qui avait déjà tourné avec l'actrice dans La Proie du mort. Malheureusement, au moment de son arrivée le réalisateur a découvert que les droits du roman étaient déjà vendus. Il se trouvait donc avec un acteur sur les bras mais sans plus d'histoire à tourner. Qu'à cela ne tienne, il allait écrire lui-même un autre scénario à Naples : Voyage en Italie C'est un film que j'aime beaucoup. C'était très important pour moi de montrer l'Italie, Naples, dans cette atmosphère étrange à laquelle se trouve mêlé un sentiment très réel, très immédiat, très profond, le sentiment de la vie éternelle. C'est une chose qui a complètement disparu du monde ». »
Roberto Rossellini

Analyse du film

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Troisième des cinq longs métrages de Rossellini avec Ingrid Bergman. La richesse du film, sa géniale limpidité, la paisible et immense ambition du propos sont de celles qui découragent l'analyse, surtout en peu de lignes. Tout en respectant l'inévitable linéarité du récit cinématographique, Rossellini décrit en cercles concentriques une réalité de plus en plus vaste.

Au départ de l'intrigue et au centre, il y a un couple, un homme et une femme proches par la nationalité et le milieu social, profondément séparés par le caractère et l'approche des choses. Homme d'affaires ne sachant rien faire d'autre que travailler, le mari ne communique nullement avec le monde qui l'entoure. La femme, elle, communique un peu plus avec ce monde, ne serait-ce que par ses frustrations. Frustrations d'enfants (alors que les rues de la ville semblent une ode à la maternité). Frustrations de savoir et de culture, qu'elle comble comme elle peut par ses excursions et ce que son mari appelle avec mépris ses « pèlerinages ». Frustration plus générale de contacts humains.

Dans le deuxième cercle, il y a deux civilisations qui s'opposent, le Nord et le Sud : le Nord de l'hyperactivité et du « time is money », le Sud du farniente, de la contemplation et de la poésie (auxquels est sensible le personnage d'Ingrid Bergman). La civilisation en tant que valeur, suggère Rossellini, n'est pas un dilemme, un choix à faire entre les deux. C'est une souhaitable, et d'ailleurs inévitable, union, synthèse, harmonie entre les deux attitudes, les deux regards devant la vie que représentent le Nord et le Sud.

Dans le troisième cercle se trouve la fragile et impalpable frontière entre le monde de l'intimité et le cosmos, entre l'intérieur et l'extérieur, entre la matière et la grâce, la banalité quotidienne et le miracle. Aux dernières du film, les deux personnages sentent que cette frontière est illusoire ; ils éprouvent, sans le formuler, que tout est « grâce ». La sérénité, suggère Rossellini, serait d'être à la fois dehors et dedans. En témoignent ces plans dits subjectifs pris de la voiture par quoi commence le film, où rien n'indique qu'on soit séparé du paysage, où on aborde la réalité comme on respire, où le subjectif se confond avec l'objectif, et le spectateur avec ce qu'il regarde. Si l'art du cinéma consiste à raconter une histoire simple qui, peu à peu, absorbe et contient toutes les histoires, et le spectateur, et le monde, alors « Voyage en Italie » peut être considéré comme l'un des films qui exploitent jusqu'à leur extrême limite les pouvoirs de cet art.

Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma

L'ŒUVRE DE REFERENCE DE LA NOUVELLE VAGUE FRANÇAISE

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« J'ai eu la révélation réelle, absolue, du génie de Roberto Rossellini en voyant à Paris un film dont tout le monde disait que c'était une horreur, un ennui mortel ; un film épouvantable, la fin de Rossellini – c'est-à-dire Voyage en Italie. Or, j'ai été stupéfait de voir un chef d'œuvre, un film absolument bouleversant. Et à partir de ce jour, je suis resté rossellinien totalement, définitivement, indéfectiblement. ». Ces propos de Henri Langlois qui datent de 1974, nous remettent en mémoire des faits un peu trop oubliés : que Voyage en Italie fut accueilli, lors de ses premières projections, en Italie comme en France, par des huées.

En dépit d'une sortie très discrète dans les salles française en 1954, les critiques des Cahiers du Cinéma, dont François Truffaut, apprécient ce film et le distinguent comme le premier film moderne. Selon Rivette, il est l'exemple de ce que le cinéma français doit suivre sous peine de mort.

En 1956, Jacques Rivette, prenant la défense du cinéaste italien contre ses détracteurs, qui lui reprochaient justement de trahir le néo-réalisme, écrivait dans sa célèbre « Lettre sur Rossellini » (Cahiers du Cinéma N°46) : « S'il est un cinéma moderne, le voilà… Par l'apparition de Voyage en Italie, tous les films ont soudain vieilli de dix ans ; rien de plus impitoyable que la jeunesse, que cette intrusion catégorique du cinéma moderne, où nous pouvons enfin reconnaître ce que nous attendions confusément… Voilà notre cinéma, à nous qui nous apprêtons à notre tour à faire des films… »

« Dans l'histoire du cinéma, il y a cinq ou six films dont on aimerait ne faire la critique que par ces seuls mots : « C'est le plus beau des films ! » Parce qu'il n'y a pas de plus bel éloge. Pourquoi, en effet, parler plus longuement de Tabou, de Voyage en Italie ou du Carrosse d'or ? Comme l'étoile de mer qui s'ouvre et se ferme, ils savent offrir et cacher le secret d'un monde dont ils sont à la fois l'unique dépositaire et le fascinant reflet. » »
Jean-Luc Godard (Avant-Scène Cinéma N°301 – juin 1987)

« Ici, nouveauté partout. Forme, fond, jeu, photo, musique. Voyage en Italie est le premier film à prendre pour sujet un sentiment et ses variations. D'où la construction toute musicale de l'œuvre ordonnée autour des thèmes de la vie et de la mort… Voyage en Italie est le film d'un état d'âme, d'une difficulté d'être (à deux) qui deviennent finalement, par force des choses, la dignité d'être, purement et simplement. (…) La photo admirable d'Enzo Serafin, la musique de Renzo Rossellini participent de cette nouveauté, de cette audace. Voyage en Italie peut sembler moins insolite que La Strada. Je le crois plus original et plus audacieux, la sentimentalité et la littérature n'y ayant aucune part. Comme les Fioretti, comme Europe 51, comme Jeanne au bûcher, Voyage en Italie ne ressemble à rien de ce qui se fait dans le cinéma. L'œuvre de Rossellini est « en dehors », « en marge », chacun des films qui la composent est un effort total pour libérer l'écran de servitudes révolues. » »
François Truffaut (Radio-Cinéma-Télévision, mai 1955)

Cast

Les acteurs

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Liste artistique

- INGRID BERGMAN // Katherine Joyce
- GEORGE SANDERS // Alexander Joyce
- MARIA MAUBAN // Marie
- ANNA PROCLEMER // La prostituée
- PAUL MULLER // Paul Dupont
- LESLIE DANIELS // Leslie Harris
- TONY LA PENNA // Tony Burton
- NATALIA RAY // Natalie Burton
- JACKIE FROST // Betty

Fiche technique

REALISATEUR Roberto Rossellini
SCENARIO Roberto Rossellini, Vitaliano Brancati
PRODUCTEURS Adolfo Fossataro, Alfredo Guarini, Roberto Rossellini
PHOTO Enzo Serafin
MONTAGE Jolanda Benvenuti
MUSIQUE Renzo Rossellini
DECORS Pero Filippone
DISTRIBUE PAR Films Sans Frontières

www.films-sans-frontieres.fr

 

 

Presse

Espace presse

Relations Presse :
FILMS SANS FRONTIERES // Christophe Calmels
70 bd Sébastopol – 75003 Paris
Tél : 01 42 77 01 24 - Mail : fsf.distrib@free.fr

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