L'Auteur : IMRE KERTÉSZ
   

Imre Kertész est né le 9 novembre 1929 à Budapest, dans une famille juive modeste : son père est marchand de bois et sa mère petite employée. En 1944, à l'âge de 14 ans, il est déporté au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau puis à Buchenwald. Il est libéré en 1945. Cette expérience douloureuse l’a profondément marqué et nourrira toute son oeuvre.

De retour en Hongrie, il se retrouve seul, tous les membres de sa famille ayant disparu. Il travaille à Budapest pour le quotidien Világosság à partir de 1948 mais est licencié en 1951 lorsque le journal est proclamé « organe du parti communiste ».

Il mène ensuite une vie d’écrivain indépendant et traduit en hongrois des auteurs de langue allemande tels que Nietzsche, Hofmannsthal, Schnitzler, Freud, Roth, Wittgenstein et Canetti qui tous ont eu une influence sur sa création littéraire. Il écrit également des divertissements théâtraux et des comédies musicales pour gagner sa vie.

En 1961, il commence à écrire Être sans destin (publié en France en 1997), récit d'un jeune déporté hongrois, largement inspiré de ses expériences d’Auschwitz et de Buchenwald. Il a lui-même déclaré : « Quand je pense à un nouveau roman, je pense toujours à Auschwitz. » Imre Kertész met dix ans à rédiger Ere Sans Destin. Cet ouvrage
à la fois bouleversant et provocateur est l’une des grandes oeuvres littéraires sur l’holocauste. Et pourtant il ne rencontre que peu d’échos lors de sa parution : ayant d’abord essuyé un refus, Être sans destin paraît finalement en 1975, accueilli par un silence compact. Il faudra attendre sa réédition en 1985 pour que ce livre connaisse enfin un réel succès.

Selon Imre Kertész, il s’agit d’ « un roman de formation à l’envers », puisqu’il y raconte l’histoire d’un individu dont le destin a été confisqué. « Il fallait choisir entre roman et autobiographie. Je me suis décidé résolument pour le roman. Mon personnage est un enfant mais ça n’est pas parce que j’en étais un moimême. Il est un enfant parce que l’infantilisation est caractéristique de toute dictature».

Etre sans destin est en quelque sorte la première partie d'une trilogie de la « métaphysique du renoncement » et de « l’absence de destin » dont Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas (Kaddis a meg nem született gyermekért, 1995) et Le refus (A kudarc, 2001) constituent les deux autres volets.

Tenu à l'écart du régime communiste, Imre Kertész n'est reconnu comme un grand écrivain qu'à la fin des années 1980, paraître en public lui étant plus facile après les bouleversements politiques de 1989 (la chute du mur de Berlin et le démantèlement du bloc communiste).

En 2002, alors qu’il reçoit à Berlin le prix Hans Sahl pour l’ensemble de son oeuvre, il apprend qu’il est le lauréat du prix Nobel de littérature. Les membres de la prestigieuse académie ont tenu à saluer un écrivain qui «dresse dans son oeuvre l’expérience fragile de l’individu contre l’arbitraire barbare de l’histoire». Il est ainsi le premier auteur de langue hongroise à recevoir ce prix.

Bibliographie (oeuvres publiées en France)

  • Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas (Kaddis a meg nem született gyermekért, 1975)
    Edition Actes Sud, 1995
  • Etre sans destin (Sorstalanság, 1975)
    Edition Actes Sud, 1997
  • Un autre (Valaki más : a változás krónikája, 1997)
    Edition Actes Sud, 1999
  • Le refus (A kudarc, 1988)
    Edition Actes Sud, 2001
  • Le chercheur de traces (A nyomkeresö, 1977)
    Edition Actes Sud, 2003
  • Liquidation (Felszámolás, 2003)
    Edition Actes Sud, 2004
  • Le drapeau anglais (Az angol lobogó, 2001)
    Edition Actes Sud, 2004
  • Etre sans destin : Le Livre du Film (Scénario original)
    Edition Actes Sud, 2005
  • Roman policier (Detektivtörténet, 1976)
    Edition Actes Sud, 2006
Site de l'Editeur : http://www.actes-sud.fr/

     
   
v