Teinosuke Kinugasa

Acteur de théâtre jouant des rôles de femme, il débute sous cet aspect, en 1917, avant de devenir réalisateur à partir de 1922. Sa carrière est un résumé de l’histoire du cinéma japonais. La reprise d’Une page folle ou la vision des 47 ronin confirment qu’il fut l’un des meilleurs réalisateurs de l’entre-deux-guerres.

Il aurait été fortement influencé par le cinéma russe, après un voyage à Moscou. C’est La porte de l’enfer qui le fit connaître en Europe dans les années 50. A Cannes, Jean Cocteau s’enthousiasma pour ce film qui racontait une histoire criminelle du XIIe siècle avec un parti pris esthétique rompant avec le nouveau réalisme qu’il défendait auparavant. Il eut la palme d’or.

En réalité, il restait fidèle à la poésie qui avait fait son ancienne célébrité dans Contes le la ville basse près de la rivière ou Les pruniers du quartier Yushima. Œuvre d’abord difficile pour un Occidental, Le héron blanc est accueilli avec faveur. Kinusasa est considéré comme l’égal d’un Mizoguchi.

Il tourne une coproduction avec l’Union soviétique, Le petit fugitif, puis choisit la retraite. Sensible et délicat, « cet esthète de la couleur est amoureux de la beauté qui, pour lui, est synonyme de féminité », selon l’expression de Govaers, rappelant les débuts de Kinugasa au théâtre.

 

Filmographie

1922 Deux petits oiseaux (Niwa no kotori)
1924 Elle a vécu son destin (Kanojo no ummei)
1925 Tsukigata Hanpeita
1926 Une page folle (Kurutta Ippeiji)
1927 Un guerrier brave de l’aube (Akatsuki no yushi)
1928 Ombres sur Yoshiwara (Jujiro)
1932 Les 47 ronin (Chushingura)
1933 Deux lanternes (Futsatsu doro)
         Ginpei amoureux (Koina no ginpei)
1934 Un lutteur (Ipponto dohyoiri)
1935 La métamorphose de Yukinojo (Yukinojo henge)
1937 La bataille d’été d’Osaka (Osaka natsu no jin)
1941 La bataille des îles Kawanaka (Kawanaka zima kassen)
1945 La rose de la mer (Umi no bara)
1946 Le seigneur d’un soir (Aru yo no tonosama)
1947 L’actrice (Joyu)
1949 Le pavillon Koga (Koga yashiki)
1950 Le visage d’un assassin (Satsujinsha no kao)
1951 L’oiseau migrateur sous la lune (Tsuki no wataridori)
1952 La légende du Grand Bouddah (Daïtbutsu kaïgen)
1953 La porte de l’enfer (Jigoku mon)
1954 Le duel d’une nuit de neige (Yuki no yo no ketto)
1955 Contes de la ville basse près de la rivière (Kawa no aru shitamachi no hanashi)
         Les pruniers du quartier Yushima (Yushima no hakubai)
1956 Trois femmes autour de Yoshinaka (Yoshinaka o meguru sannin no onna)
1957 Genji Monogari (un sketch)
         Conte fantastique de Naruto (Naruto hicho)
1958 Le banquet du printemps (Haru koro no hana no en)
         Femmes d’Osaka (Osaka no onna)
         Le héron blanc (Shirasagi)
1959 Le feu de la passion (Joen)
1960 La lanterne (Uta andon)
1961 Une femme échevelée (Midare gami)
         Okin to Sasuke
1963 Jotai (un sketch)
         Le bonze sorcier (Yoso)
1966 Le petit fugitif (Chisai tobasha)

 
Films sans Frontières©